8 mars 2019 : VICTOIRE ! Après 10 mois de grève en Turquie, les travailleuses ont obtenu le paiement de leurs arriérés de salaire, une indemnisation équivalant à 6 mois de salaire et la requalification de leur licenciement pour faute grave. Ce dernier point est crucial car il permet aux travailleuses de bénéficier de prestations d'assurance chômage et leur permet également de retrouver du travail dans la région plus facilement.
Cette victoire témoigne de la bravoure et de la détermination de ces femmes courageuses, mais aussi de l'incroyable mobilisation internationale des membres de SumOfUs comme vous ! Plus de 180 000 d'entre nous ont signé des pétitions et tweeté pour soutenir les grévistes, faisant de cette affaire un scandale international pour Yves Rocher. Les travailleuses et travailleurs vous en sont reconnaissants !
Yves Rocher a licencié de manière extrêmement brutale 124 travailleurs dans sa filiale turque Kosan Kozmetik. Leur crime ? S’être syndiqués pour se défendre face à une rémunération et des conditions de travail indignes. La liberté syndicale est pourtant un droit à la fois reconnu par la Constitution turque et par les conventions internationales de l’OIT*. Mais Yves Rocher s’en moque et, se croyant tout puissant face à des ouvriers en situation de précarité, réprime lourdement la syndicalisation en ayant notamment recours à des licenciements illégaux. Mais les ouvriers ne comptent pas en rester là ! Ils savent que le droit est avec eux et sont soutenus par de nombreux ouvriers des usines voisines, ainsi que près d’une centaine d’organisations. Des actions de solidarité sont même organisées chaque semaine devant des magasins Yves Rocher en région parisienne. Il ne manque plus qu’une puissante mobilisation des membres de SumOfUs pour aider à faire pencher la balance en faveur de ces ouvriers en lutte. Le géant des cosmétiques sera forcé à agir pour protéger sa précieuse image de marque. Pouvez-vous aider ces ouvriers en exigeant de la direction d’Yves Rocher qu’elle réintègre les travailleurs syndiqués illégalement licenciés et qu’elle fasse respecter les droits de ses salariés !
« Qu’ils [les grévistes] restent des semaines devant la porte s'ils le veulent ! Si vous les rejoignez, nous ne vous paierons pas vos indemnisations » : c’est le type de pressions psychologiques assénées par la filiale d’Yves Rocher à des salariés dont le seul tort… est de vouloir user de leur droit fondamental à se syndiquer.
Yves Rocher qui prétend défendre de grandes valeurs humanistes et mener des actions en faveur de l’émancipation des femmes, n’a que faire de ses propres employées ! Car ce sont très majoritairement des femmes qui produisent dans des conditions indignes ces cosmétiques qui seront ensuite vendus sous une étiquette éthique.
Premier fournisseur de cosmétiques du pays, la filiale turque d’Yves Rocher, Kosan Kozmetik est aussi championne du non-respect des droits de ses salarié-es. Alors que l’entreprise a battu ses records de production, les salariés eux ne voient toujours pas le début d’une amélioration de leurs conditions de travail : stagnation des salaires, perte d’indemnisations, hausse du temps de travail, menaces et pressions psychologiques, mises en danger de la vie de ses salariés... Car les accidents de travail sont monnaie courante et la direction refuse systématiquement tout arrêt médical. Ainsi des salariés sont-ils obligés de continuer à travailler avec un poignet cassé, un traumatisme crânien...
La firme piétine allègrement les droits fondamentaux de ses travailleurs, tandis que la maison-mère Yves Rocher ferme les yeux.
Dites à la direction d’Yves Rocher d’exiger la réintégration des travailleurs syndiqués illégalement licenciés et de respecter les droits de ses salariés !
« Se réinventer chaque jour » est le slogan d’Yves Rocher. De là à réinventer le droit du travail, il n’y a visiblement qu’un pas ! Il est temps que les entreprises respectent les mêmes règles, quels que soient les pays dans lesquels elles opèrent. Nous avons fait pression par le passé pour l’amélioration des conditions de travail au Bangladesh, au Cambodge, et en Haïti. En 2016, grâce à votre mobilisation, nous avons réussi à faire plier Hugo Boss pour que la firme américaine respecte la législation du travail turque. Ensemble, nous pouvons forcer Yves Rocher et ses filiales à cesser de réinventer des droits existants, et à les faire appliquer !
Il est intolérable qu’Yves Rocher jouisse d’une image favorable aux femmes en Europe quand on connaît le sort réservé à celles qui travaillent dans son usine turque.
*Organisation Internationale du Travail
Campagne en partenariat avec :
Plus d’informations
Kedistan. 30 mai 2018.
Médiapart. 5 juin 2018.
Industri'All. 24 mai 2018.