L’an dernier, les banques canadiennes ont réalisé des profits totalisant 30 milliards de dollars, et elles continuent d’exiger des frais bancaires toujours plus élevés. La cupidité des prêteurs sur salaire n’est pas en reste. Il n’est pas rare qu’ils imposent sur de petits prêts des taux d’intérêt de 600%, quand ce n’est pas davantage, et ce sont les gens démunis, marginalisés, vivant dans les collectivités rurales ou autochtones qui sont les plus durement touchés.
Il existe toutefois une solution de rechange à portée de main: la banque postale.
Le gouvernement Trudeau revoit en ce moment l’avenir de Postes Canada. Il envisage de rétablir la livraison à domicile à un certain nombre de ménages, mais curieusement, la banque postale ne fait pas partie de ses plans.
Le Canada peut faire mieux. Dites à Justin Trudeau et à Judy Foote de mener une offensive contre les banques et les prêteurs sur salaire sans scrupule et d’examiner la création d’une banque postale.
Nul doute qu’une banque postale régie par Postes Canada serait une formule gagnante sur toute la ligne. Elle assurerait la prestation de services financiers aux gens qui, autrement, seraient tenus de s’en remettre aux prêteurs sur salaire, qui exigent des taux usuraires. De plus, une banque postale rapporterait d’importants revenus à une société d’État et n’imposerait pas de frais prohibitifs.
Rétablir des services, diversifier les activités et annuler les compressions imposées par le gouvernement Harper, voilà le message on ne peut plus clair que la population du Canada a envoyé au gouvernement Trudeau l’automne dernier dans le cadre de l’examen approfondi qu’il a mené sur l’avenir de Postes Canada. Malheureusement, un récent rapport d’un comité parlementaire ne comprend aucune proposition en faveur de la mise sur pied d’une banque postale. Et pourquoi donc? Les grandes banques du Canada se seraient-elles donné la main pour barrer la route à une telle initiative?
Ces dernières années, plus de 1 700 succursales bancaires ont fermé leurs portes. La population se fait constamment imposer des frais astronomiques. Résultat : les banques et les prêteurs sur salaire maximisent leurs profits. De plus en plus, les banques ne s’intéressent qu’aux clients les plus riches. Les gens sont donc nombreux à devoir se tourner vers les prêteurs sur salaire, dont les taux sont tellement exagérés que même les États-Unis ont commencé à sévir à leur endroit.
Dites au gouvernement Trudeau que vous tenez à ce que l’idée d’une banque postale soit remise à l’ordre du jour.
Une telle idée est loin d’être farfelue. En effet, le Canada a eu sa caisse d’épargne postale jusqu’en 1968. Aujourd’hui, bien des pays sont dotés d’une banque postale, et celle-ci génère d’importants revenus. Non seulement la banque postale assurerait la prestation de services bancaires dans tous les points de vente de Postes Canada, offrant ainsi une solution de rechange aux prêteurs sur salaire, mais elle augmenterait aussi la compétitivité du secteur bancaire canadien, l’un des plus concentré au monde, où trois entreprises contrôlent à elles seules plus de 60% de l’actif bancaire.
La banque postale permettrait d’accroître l’accessibilité des services bancaires. Au Canada, plus de 1 200 collectivités rurales n’ont aucune succursale bancaire, mais toutes comptent un bureau de poste. N’oublions pas non plus que Postes Canada possède déjà les infrastructures nécessaires pour effectuer une transition rapide dont ferait partie la banque postale.
Le Canada doit se doter d’un système bancaire public qui soit au service de sa population.