La fin du permis de tuer les abeilles se joue en ce moment même à l’Assemblée nationale. Plus de soixante Député-e-s, dont l'ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho, sont en train de batailler avec ardeur face à la pression des lobbies pour maintenir un amendement qui vise à interdire totalement les pesticides néonicotinoïdes dès l’année prochaine.
La loi biodiversité sera définitivement votée en séance plénière à l’Assemblée à partir de demain après-midi (mardi), et ce jusqu’au jeudi 17 mars. C'est donc le moment où jamais de redoubler d’efforts afin de faire massivement pression sur le gouvernement pour interdire les néonicotinoïdes et préserver nos écosystèmes.
Dites à la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, ainsi qu’au Président du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Leroux, de faire passer nos écosystèmes avant les lobbies en défendant l'interdiction totale des néonicotinoïdes dans la loi biodiversité.
Nous n’avons jamais été aussi proches du but ! Un collectif de Député-e-s a réussi à faire adopter un amendement en commission qui stipule que «l’utilisation des produits contenant des substances actives de la famille des néonicotinoïdes, y compris les semences traitées avec ces produits, [sera] interdite à partir du 1er janvier 2017.»
Il ne manque plus qu’à faire voter cette amendement en séance plénière à l’Assemblée cette semaine ! Ces élus de la République se battent pendant que nous écrivons ces lignes pour que la pression des lobbies de l’industrie agro-chimique ne l’emporte pas sur la survie des abeilles et le processus démocratique. En effet, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, ne s’est pas officiellement prononcée pour l’interdiction totale des néonicotinoïdes - elle s’était même déclarée contre un amendement similaire lorsque la loi avait été examinée au Sénat il y a quelques semaines - ce qui laisse une chance aux multinationales du toxique comme Bayer, Monsanto et Syngenta de faire supprimer l’interdiction de ces pesticides qui empoisonnent les abeilles lors du vote de la loi cette semaine.
C’est donc à nous maintenant de nous mobiliser massivement pour protéger nos écosystèmes et nous assurer que l’amendement exigeant l'interdiction totale et définitive des néonicotinoïdes soit intégré à la loi.
Dites à Ségolène Royal de suivre l'exemple de ses prédécesseurs au ministère de l’écologie et de défendre les abeilles contre le danger mortel des néonicotinoïdes.
« Ce n’est pas la responsabilité des agriculteurs qui est en cause, c’est celle des gouvernements qui sous le poids des lobbies de l’agro-chimie autorisent l’utilisation de produits qui s’avèrent 7 000 fois plus dangereux que le pesticide DDT [qui est interdit depuis 1972] », selon Delphine Batho, ancienne ministre de l’Ecologie, aujourd’hui Deputé-e-s qui défend l'amendement interdisant les pesticides néonicotinoïdes.
Des centaines d’études ont démontré les effets neurotoxiques et mortels des insecticides néonicotinoïdes sur les populations d'abeilles.Que ce soit les 37 millions d'abeilles retrouvées mortes sur une seule ferme canadienne ou les études démontrant que les néonicotinoïdes toxiques peuvent même remonter la chaîne alimentaire et tuer des oiseaux, la science a parlé et il n’y a plus aucun doute !
Nous ne pouvons pas laisser des multinationales du toxique comme Bayer menacer un maillon si essentiel de notre chaîne alimentaire, responsable de la pollinisation du tiers de notre production agricole. La mobilisation des membres de SumOfUs et des autres organisations de défenses des abeilles avait déjà permis d’obtenir de vraies avancées dans la protection des abeilles lors de l’examination du projet de loi au Sénat il y a quelques semaines.
Nous n'avons désormais plus quelques heures pour redoubler d’effort afin mener cette campagne à son but ultime : l'interdiction totale et définitive des néonicotinoïdes.
Dites à Ségolène Royal et à Bruno Leroux de se positionner officiellement pour l’interdiction totale des néonicotinioïdes afin de protéger les abeilles plutôt que les profits de l'industrie agro-chimique.
Plus d’informations
Marie-Claire. 12 novembre 2014.
La Croix. 27 novembre 2014.
La Croix. 2 mars 2016.
Actu-Environnement.com. 9 mars 2016.