Et si vous appreniez que les variétés de fruits et légumes présents dans vos assiettes sont choisis par des multinationales telles que Bayer ou Monsanto ? Ce n’est pas une blague. La loi permet aux entreprises du toxique de contrôler notre alimentation par le biais d’un catalogue officiel.
Ce catalogue répertorie les espèces végétales autorisées à la vente et à la culture. Et puisqu’il faut payer pour y inscrire ces espèces, le catalogue est sans grande surprise dominé à 90% par les plus grands semenciers d’Europe. Un comble!
Exit les petits agriculteurs et leurs fruits et légumes, ce sont les grandes entreprises qui fixent les règles...quitte à faire peser un véritable danger sur notre sécurité alimentaire. En 60 ans, ce sont ainsi 80% des variétés végétales comestibles qui ont disparu du catalogue. Sans cette biodiversité, comment nos cultures feront-elles face aux changements climatiques sur lesquels on ne cesse de nous alerter?
Dites au ministre de l’Agriculture d'en finir avec la mainmise de certaines multinationales sur le catalogue officiel des graines végétales.
Ce n’est pas tout. En plus d’imposer certains types de fruits et légumes aux consommateurs, les multinationales concernées n’hésitent pas à criminaliser les agriculteurs et maraîchers qui vendent des semences non-inscrites au catalogue. Et ceux qui bravent ces interdits s’exposent à des amendes de 450€ par variété!
C’est le Groupement National Interprofessionnel des Semences (GNIS), un organisme créé sous Vichy et contrôlé par les géants de l’agrochimie, qui est chargé d’appliquer la réglementation et de verbaliser les «hors la loi». Et alors même qu’il est sous tutelle du Ministère de l’Agriculture, le GNIS agit comme « le bras armé des semenciers », limitant au maximum le recours aux semences du domaine public.
Les variétés ancestrales de pommes de terre ou de tomates par exemple sont ainsi délaissées et progressivement abandonnées au profit des graines sélectionnées par l’industrie semencière.
Rappelez au ministre de l’Agriculture l’importance de la biodiversité et exigez l'inscription des semences ancestrales au catalogue.
La loi Biodiversité, adoptée cet été, devait régler ce problème en autorisant les maraichers à vendre des semences du domaine public. Cela aurait permis de rompre avec le monopole des grandes entreprises. Malheureusement, le Conseil constitutionnel a annulé ces dispositions.
C’est pourquoi il est impératif que le ministre de l’Agriculture s’en mêle pour s’assurer que le catalogue, dans lequel toute variété vendue doit être enregistrée, ne soit pas dominé par les produits de Bayer et de Monsanto.
La mobilisation des membres de SumOfUs a déjà permis d’obtenir un certain nombre de victoires, notamment face aux pesticides tueurs d’abeilles. Ensemble, nous pouvons obtenir que le gouvernement rompe avec la politique de privatisation des semences.
Demandez au ministre de l’Agriculture de modifier la réglementation concernant la culture et vente de semences végétales en France.
Plus d’informations
Reporterre.net. 21 janvier 2014.
Le Monde. 12 mars 2014.
Actuality. 10 octobre 2016.
Kaizen. 13 septembre 2016.
S.I.Lex. 22 juillet 2016.