800 millions de litres par an. C’est la quantité d’eau que Nestlé prélève chaque année dans la nappe souterraine de la petite ville de Vittel, menaçant d’épuisement la ressource principale des habitants.
Mais au lieu d’exiger de Nestlé qu’elle cesse ses prélèvements, élus et industriels reportent la responsabilité sur les habitants.
Leur solution ? Construire un pipeline de plusieurs dizaines de kilomètres pour venir ravitailler les 30 000 habitants du territoire concerné -- et au frais du contribuable bien sûr ! Un projet qui ravit Nestlé mais qui a également conduit à ouvrir une enquête pour conflit d’intérêts contre l’élue en charge du dossier.
Vous l’aurez compris, les habitants ne comptent pas se laisser faire et nos partenaires du Collectif Eau 88 mènent la lutte sur le terrain.
C’est pourquoi ils font appel à la communauté de SumOfUs aujourd’hui pour les aider dans leur combat. Les habitants sont seuls face à la multinationale et à l’Etat, unis pour faire triompher leurs intérêts aux dépens de l’avenir des communautés locales.
Soutenons les habitants de Vittel dans leur lutte pour la préservation de leur nappe phréatique en demandant à Nestlé de cesser de s’accaparer l’eau !
Nestlé a décidé que la nappe phréatique de Vittel lui appartenait, alors que l’eau est un bien commun censé permettre à chaque population locale de subvenir à ses besoins vitaux.
La région des Vosges est certes riche en eau, mais la nappe phréatique très profonde -- où Nestlé siphonne l’eau la plus pure -- se recharge très lentement… N’ayant pas le temps de se régénérer, la nappe perd irrémédiablement 800 millions de litres chaque année... Exactement la quantité pompée par Nestlé -- soit 280 piscines olympiques !
Ainsi, avec son pompage de plus de 800 millions de litres par an, « Nestlé est aujourd’hui responsable de la totalité du déficit », estiment nos partenaires locaux du Collectif Eau 88.
Face à cette catastrophe environnementale, la solution des élus est de creuser un trou pour en reboucher un autre : ils souhaitent construire un pipeline de plusieurs dizaines de kilomètres pour faire acheminer l’eau de territoires voisins. Des travaux qui s’élèvent à entre 12 et 30 millions d’euros, financés par les contribuables, les citoyens et peut-être Nestlé pour partie.
Ce projet est un véritable cadeau de l’Etat à Nestlé, privatisant de fait la nappe phréatique au bénéfice de la multinationale.
Montrons à Nestlé que les habitants de Vittel ne sont pas seuls dans leur lutte et exigeons de la multinationale qu’elle cesse le pillage de la nappe phréatique !
Mais le scandale ne s’arrête pas là. Le projet pourrait également révéler de bien sombre conflits d’intérêts.
Claudie Pruvost, conseillère départementale vittelloise ainsi que la Vigie de l’Eau sont actuellement visés par une enquête. Présidente de la Commission Locale de l’Eau qui devait trouver comment mettre un terme à la surexploitation de la nappe, elle est aussi l’épouse de Bernard Pruvost, ex-cadre de Nestlé International et actuel Président de la Vigie de l’Eau, association elle-aussi chargée d’élaborer les solutions... Pour nos partenaires, le risque de prise illégale d’intérêts n’est pas à écarter.
Nous ne pouvons pas laisser Nestlé continuer à privatiser et marchander nos ressources naturelles. La nature n’est pas le réservoir à bénéfices de Nestlé. Que cela soit aux Etats-Unis, au Brésil, en Australie, en Afrique du sud, au Niger, en Afghanistan… ou en Europe, les membres de SumOfUs ont acquis une véritable stratégie d’attaque dans la lutte contre la prédation de Nestlé.
Ensemble, une fois de plus, nous savons que nous pouvons faire plier Nestlé et l’industrie de l’eau en bouteille.
Plus d’informations
Reporterre. 26 mai 2018.
Le Parisien. 9 juin 2018.
Arrêt sur image. 19 octobre 2018.