Mise à jour 25 janvier 2016:
Bonne nouvelle ! Les sénateurs ont décidé d'encadrer les néonicotinoïdes lors de l'examen du projet de loi sur la biodiversité. Ils ont voté, à une très large majorité, un amendement visant à assurer «que les préconisations de l'Agence chargée de la sécurité sanitaire (Anses) seront mises en oeuvre par voie réglementaire dès la promulgation de la loi».
Ensemble, nous avons participé à faire bouger les lignes ! Certes, nous n'avons pas encore obtenu l'interdiction totale des néonicotinoïdes, mais il s'agit là d'une «vraie avancée» selon le Sénateur écologiste Joël Labbé. Toutes les cartes ne sont d'ailleurs pas encore jouées : le projet de loi sur la biodiversité passe maintenant en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, ce qui nous offre une nouvelle opportunité de faire entendre nos voix. Et nous pouvons désormais capitaliser sur cette forte mobilisation pour mener cette campagne à son but ultime : l'interdiction totale et définitive des néonicotinoïdes.
Une bataille féroce se déroule au Sénat pour interdire les produits contenant des néonicotinoïdes, ces fameux pesticides neurotoxiques qui déciment les abeilles.
La loi biodiversité est en ce moment même examinée au Sénat — depuis ce mardi jusqu'à cette après-midi — et c'est le moment où jamais de faire pression pour interdire les néonicotinoïdes.
Dites à la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, de faire passer nos écosystèmes avant les lobbies en défendant l'interdiction totale des néonicotinoïdes dans la loi biodiversité.
Nous étions pourtant proches du but. En 2015, l'Assemblée nationale avait approuvé, sous l'impulsion de l'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho, l'interdiction des néonicotinoïdes dans le projet de loi sur le biodiversité — une grande victoire pour les abeilles se dessinait.
Mais c'était sans compter sur le gouvernement de François Hollande, qui sous l'influence des lobbies de la puissante industrie des pesticides, s'est prononcé contre cette mesure. Le Sénat a alors fini par supprimer cet amendement tant espéré lors des votes en commission.
Mais les écologistes n'ont pas dit leur dernier mot. Avec plusieurs anciens ministres de l'écologie, tout parti confondu, ils se battent pendant que nous écrivons ces lignes pour réintégrer l'interdiction des néonicotinoïdes dans le projet de loi biodiversité.
Dites à Ségolène Royal de suivre l'exemple de ses prédécesseurs à son poste et de défendre les abeilles contre les néonicotinoïdes.
La semaine dernière, l'Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses) préconisait pourtant d'étendre aux céréales d'hiver le moratoire qui s'applique déjà en Europe aux céréales d'été et aux autres cultures attractives pour les pollinisateurs.
Nous en sommes donc au troisième round de la bataille législative, et les lobbyistes de Bayer et des autres producteurs de pesticides fourbissent les armes pour ne pas perdre un juteux marché. En effet, les néonicotinoïdes représentent 40% des ventes d'insecticides, pour un chiffre d'affaires mondial dépassant les 2 milliards d'euros.
A nous maintenant de nous mobiliser massivement pour protéger nos écosystèmes et nous assurer que la résolution demandant l'interdiction des néonicotinoïdes soit intégrée à la loi. La France doit interdire tous les pesticides qui tuent nos pollinisateurs, plus particulièrement les abeilles!
Dites à Ségolène Royal de protéger les abeilles plutôt que les profits de l'industrie agro-chimique.
Plus d'information:
Loi biodiversité: le sort du vivant au Parlement, LIBERATION, 18 janvier 2016
Cri d'alerte contre les néonicotinoïdes, ces pesticides tueurs d'abeilles, LE MONDE, 24 juin 2015
Biodiversité: les sénateurs encadrent les néonicotinoïdes, BFM TV, 22 janvier 2016
L'Anses veut restreindre l'utilisation des néonicotinoïdes, Euractiv, 14 janvier 2016