L’une des principales promesses électorales de Justin Trudeau était de réparer le processus d’approbation de l’Office national de l’énergie (ONÉ), dont les lacunes sont décriées de toutes parts, pour prendre des meilleures décisions concernant les nouveaux oléoducs et toute autre infrastructure pour les combustibles fossiles. Sauf qu’il a choisi de donner une place de choix aux proches de l’industrie pétrolière au sein du comité à qui il a confié cette mission.
Trois des cinq membres du comité, incluant ses deux co-présidents, entretiennent des liens étroits avec TransCanada, Enbridge et Kinder Morgan. L’un des co-présidents, Gary Merasty, est directeur de la Canada West Foundation, un groupe de réflexion qui se range toujours du côté des grandes entreprises, cherche à privatiser le système de santé canadien et défend ardemment l’oléoduc TransMountain de Kinder Morgan.
L’ONÉ doit servir les intérêts du public, pas ceux de l’industrie pétrolière, mais les dés sont pipés en faveur des sables bitumineux. On ne risque donc pas de voir l’ONÉ mettre en œuvre le genre de mesures qu’il faudrait pour rétablir la confiance du public à l’égard d’un processus qui ne fonctionne clairement pas et avoir le courage de prendre les bonnes décisions pour sauver le climat.
Dites à Trudeau de nommer des personnes qui se préoccupent réellement des changements climatiques, pas juste des profits, pour réformer l’ONÉ.
La situation est plutôt pitoyable à l’heure actuelle pour les enjeux environnementaux. Les États-Unis ont élu un président qui a déclaré publiquement que les changements climatiques sont une menace inventée de toute pièce par la Chine. Il veut ressusciter l’oléoduc Keystone XL, dont le point de départ est en Alberta. Nous avons besoin d’un tribunal de réglementation fort pour lequel la priorité est aux gens et à l’environnement. Il doit tenir tête non seulement à l’industrie pétrolière, mais aussi aux États-Unis, qui font face à un avenir à la fois incertain et inquiétant.
On va se le dire: ce sont de citoyennes et citoyens inquiets ainsi que des membres de SumOfUs qui ont tiré la sonnette d’alarme au sujet du processus d’approbation complètement dysfonctionnel de l’ONÉ. C’est nous qui avons fait de sa réforme un enjeu électoral et c’est nous qui avons poussé Trudeau à en faire un élément central de sa plateforme. Maintenant, c’est à nous de nous assurer qu’il tienne sa parole et qu’il ne fasse pas que maquiller le statu quo, ou instaurer quelque chose de pire.
Unissez votre voix aux nôtres et demandez à Trudeau de tenir sa promesse en réformant l’ONÉ pour vrai!
Plus d’informations
Trudeau sur les traces de Harper
Le Soleil. 10 novembre 2016.
Le Soleil. 10 novembre 2016.
Réforme de l’ONE: 3 des 5 membres du comité proches de l’industrie des pipelines
Le Devoir. 9 novembre 2016.
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