Le covid-19 nous menace tous.
Mais avec leurs brevets, les grands labos pharmaceutiques qui développent des traitements et des vaccins contre le Covid-19 pourraient facturer ces médicaments bien au-dessus de ce que peuvent payer la majorité des gens qui en ont besoin.
Même les technologies vitales pour réaliser des tests et les machines comme les ventilateurs sont protégées par des brevets. Ceux-ci permettent aux entreprises de fixer leur prix, ce qui revient à demander une rançon à l'humanité.
La bonne nouvelle est que le président et le ministre de la santé du Costa Rica ont soumis une proposition à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour créer un système de "groupement de brevets" pour les traitements contre le Covid-19 auquel tous les pays pourraient avoir accès. Cela signifierait que les gouvernements ou les fabricants de médicaments génériques pourraient fabriquer et vendre ces produits à des prix beaucoup plus bas.
Les géants de l'industrie pharmaceutique ont participé à des initiatives similaires par le passé, par exemple dans la lutte contre le sida. Les bases sont donc déjà jetées. L’OMS a donné son soutien à la proposition, tout comme de nombreux décideurs politiques.
Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est amener les gouvernements mondiaux à la soutenir également. A commencer par le conseil fédéral.
Dites à Sommaruga et son gouvernement de faire passer la santé publique avant les profits privés et de soutenir la proposition du Costa Rica à l’OMS dès maintenant !
Lorsqu’une grande entreprise pharmaceutique produit un médicament, un vaccin, un kit de test ou un appareil, elle protège jalousement le brevet qui peut durer des années. Cela signifie qu'elle peut faire payer le prix qu'elle veut et empêcher d'autres entreprises ou gouvernements de fabriquer des versions moins chères des produits brevetés.
Avec la pandémie mondiale de covid-19, les compagnies pharmaceutiques convoitent un énorme marché, et voient presque tous les habitants de la planète comme des clients de leurs produits. Cela signifie que les plus pauvres seront exclus du marché et que les grandes entreprises pharmaceutiques s’en mettront plein les poches.
La proposition du Costa Rica invite les compagnies pharmaceutiques à mettre volontairement en commun leur propriété intellectuelle pour toutes les interventions médicales - y compris les traitements, les vaccins et les diagnostics.
Cela permettrait de créer un gigantesque fonds de connaissances dans la lutte contre le covid-19, en accès libre pour tous les pays de l'OMS; et de maintenir à la portée de tous un traitement qui sauve des vies.
La seule chose dont nous avons besoin pour que cela se produise, c’est que tous les États membres de l'OMS soutiennent cette initiative, y compris la Suisse.
Dites à Sommaruga et son gouvernement de placer la santé publique avant les profits privés et de soutenir la proposition du Costa Rica à l’OMS dès maintenant !
Ce ne serait pas la première fois. Par le passé, des compagnies pharmaceutiques ont déjà rejoint des groupements de propriétés intellectuelles qui ont permis de mettre à la disposition de pays à faible revenu des traitements contre le sida, la tuberculose et l'hépatite C à des prix abordables. La différence avec le groupement de brevets sur le coronavirus est qu'il serait disponible pour les pays du monde entier.
Cette bataille contre la cupidité des géants de l'industrie pharmaceutique a déjà porté ses fruits. L'entreprise étasunienne Gilead était sur le point de revendiquer le statut de "maladie rare" pour son médicament prometteur contre les coronavirus, le remdesivir. Il s'agit d'une faille juridique qui lui aurait donné le contrôle exclusif sur les prix pendant des années. C’était sans compter sur des gens ordinaires comme vous et moi : nous avons repéré cette manœuvre sournoise et l’avons dénoncée. Et les membres de SumOfUs comme vous continuent de demander des comptes à Gilead et à son PDG alors que remdesivir est en cours d'essai clinique.
En nous unissant pour rallier le soutien de la Suisse au système de groupement de brevets de l'OMS, nous pouvons nous assurer que personne ne sera laissé pour compte dans la bataille pour traiter le covid-19, et ouvrir la voie pour que tous les médicaments soient abordables à l'avenir.
Plus d’informations
Le Monde. 21 avril 2020.
Bastamag. 14 avril 2020.
France Culture. 2 avril 2020.
Sciences et Avenir. 18 avril 2020.