Ça fait presque de 20 ans que le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) prête sa respectabilité à Bayer pour permettre au géant du toxique de verdir son image. C’est un non-sens total!

Depuis 1998, Bayer finance le Young Environmental Envoy Program, qui a même pris le nom de Bayer Young Environmental Envoy. Maintenant, on nous annonce en grandes pompes l’arrivée du programme Jeunes champions de la Terre, cette fois en partenariat avec Covestro, une filiale de Bayer.

Il faut mettre un terme à cette mascarade! Le bras écologiste de l’ONU se fait complice d’une opération marketing qui ne vise qu’à verdir l’image de multinationales ultra-polluantes.

Covestro, anciennement Bayer MaterialSciences, est l’un des plus grand fabricant de bisphénol A (BPA), un dangereux perturbateur endocrinien. La filiale de Bayer est toujours dirigée par Patrick Thomas, qui est également président de PlasticsEurope et fondateur du World Plastics Council. Ces lobbies de l’industrie du plastique ont bloqué un resserrement de la réglementation concernant les perturbateurs endocriniens en Europe.

Les membres de SumOfUs se sont insurgés contre l’influence des lobbies dirigés par M. Thomas et étaient plus de 330 000 à inciter les gouvernements de l’Union européenne à rejeter la proposition de la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens. Les lobbies sont des adversaires redoutables: les critères ne sont toujours pas définis...

C’est inadmissible de laisser l’industrie toxique des plastiques donner l’impression qu’elle se préoccupe de l’environnement. L’ONU doit changer de camp et refuser d’être exploitée pour des fins de greenwashing.

Le comble du comble: M. Thomas, président des lobbyistes, sera un membre du jury et l’un des mentors pour ce programme de bourses. Bayer et Covestro ne se limitent donc pas à donner de l’argent, ils s’incrustent dans le système de sélection et même d’encadrement qui soi-disant vise à aider les jeunes à changer le monde.

Visiblement, Bayer, l’actionnaire majoritaire de Covestro, se préoccupe de son image de marque: le géant allemand s’inquiète d’ailleurs de la très mauvaise réputation (bien méritée!) de Monsanto dans le cadre de la possible fusion. Le PNUE ne doit pas faire le jeu des pollueurs en leur offrant l’occasion de verdir leur image!